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Définir une fonction intégrable : cadre et conditions

15 juillet 2025 · Prépa Booster

Définir une fonction intégrable : cadre et conditions

Le concept de fonction intégrable occupe une place centrale dans l’analyse, notamment au sein des classes préparatoires scientifiques (CPGE). Savoir repérer et traiter ce type de fonction est incontournable pour mener à bien l’étude d’intégrales, s’orienter dans la résolution de problèmes plus complexes ou aborder avec rigueur les différentes méthodes d’intégration (intégration par parties, changement de variable, intégration sur des intervalles non bornés, etc.). Ce guide exhaustif propose de clarifier la définition d’une fonction intégrable, de présenter ses conditions, son cadre mathématique, et d’illustrer ces éléments à travers des exemples variés issus du programme de CPGE scientifique.

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1. Cadre général et motivation

L’étude de l’intégrabilité d’une fonction est au cœur du calcul intégral. Que ce soit pour calculer des aires, des volumes, déterminer des valeurs moyennes ou estimer des probabilités, l’existence de l’intégrale dépend avant tout de l’intégrabilité de la fonction considérée. Cette notion émerge historiquement des travaux de Riemann, avant d’être largement étendue (notamment par Lebesgue). Dans le contexte de la CPGE, on se limite souvent à l’intégrale de Riemann et à quelques extensions.

Définition : Soit $f : [a, b] \rightarrow \mathbb{R}$ une fonction réelle définie sur un intervalle borné. On dit que $f$ est intégrable au sens de Riemann sur $[a, b]$ si la limite des sommes de Riemann existe quand le pas de la subdivision tend vers zéro, c’est-à-dire si
\[
\int_a^b f(x) \, dx
\]
existe au sens de Riemann.

2. Fondements théoriques de l’intégrabilité

2.1 Approche par les sommes de Riemann

Pour comprendre ce qu’est une fonction intégrable, il faut s’appuyer sur le principe des sommes de Riemann. L’idée est de découper l’intervalle $[a, b]$ en un grand nombre de sous-intervalles et d’approcher l’aire sous la courbe $y = f(x)$ par une somme d’aires de rectangles.

Si, en raffinant la subdivision (c’est-à-dire, en rendant chaque sous-intervalle de plus en plus petit), la valeur de ces sommes converge vers une valeur limite unique, alors la fonction est dite intégrable au sens de Riemann.

Théorème : Toute fonction continue sur un intervalle fermé et borné $[a, b]$ est intégrable au sens de Riemann sur cet intervalle.

Ce résultat peut être généralisé aux fonctions continues par morceaux ou fonctions en escalier, très courantes dans les exercices de CPGE.

2.2 Conditions nécessaires et suffisantes – Critères d’intégrabilité

Voici quelques propriétés fondamentales :

  • Une fonction continue sur $[a, b]$ est toujours intégrable sur cet intervalle (Théorème fondamental de l’intégration).
  • Une fonction continue par morceaux sur $[a, b]$ est intégrable sur $[a, b]$ (c’est-à-dire continue sauf sur un ensemble fini de points où elle présente des discontinuités de première espèce).
  • Les fonctions en escalier sont intégrables.
  • Une fonction dont l’ensemble des discontinuités est de mesure nulle est intégrable au sens de Riemann.

La théorie se prolonge ensuite à des cas plus sophistiqués, par exemple avec la notion de convergence absolue ou d’espace $L^1$ des fonctions intégrables au sens de Lebesgue.

3. Rappels sur les types de fonctions intégrables

3.1 Fonctions continues et continue par morceaux

Définition : Une fonction continue par morceaux sur $[a, b]$ est une fonction $f$ telle qu’il existe une subdivision $a = x_0  < x_1 < \ldots < x_n = b$ de $[a, b]$ où, sur chaque intervalle $[x_{i-1}, x_i]$, $f$ est continue, et admet des limites finies aux bords des sous-intervalles.

En savoir plus sur les fonctions continues par morceaux.

Exemple : La fonction définie par $f(x) = \begin{cases} x^2 & \text{si } x \leq 0 \\ x & \text{si } x > 0 \end{cases}$ est continue par morceaux sur n’importe quel intervalle $[-A, B]$ avec $A, B > 0$, donc intégrable sur cet intervalle.

3.2 Fonctions en escalier

Exemple : La fonction en escalier $g(x) = \begin{cases} 1 & \text{si } 0 \leq x < 1 \\ 3 & \text{si } 1 \leq x \leq 2 \end{cases}$ sur $[0,2]$ est intégrable, car la somme de Riemann pour chaque subdivision correspond à la somme des aires des rectangles.

Découvrez comment reconnaître une fonction en escalier.

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4. Exemples concrets et contre-exemples d’intégrabilité

4.1 Fonction intégrable : cas classique

Exemple : $f(x) = \sqrt{1-x^2}$ sur $[-1, 1]$ est continue, donc intégrable. L’intégrale correspond à la moitié de l’aire d’un cercle unité (calcul géométrique possible).

4.2 Fonction discontinue sur un ensemble fini

Exemple : $f(x) = \begin{cases} 1 & \text{si } x \neq 0 \\ 0 & \text{si } x = 0 \end{cases}$ sur $[-2, 2]$ présente une seule discontinuité (en $0$), mais elle reste intégrable, car l’ensemble des points de discontinuité est fini (de mesure nulle).

4.3 Fonction non intégrable

Exemple : $f(x) = \frac{1}{x}$ sur $[0, 1]$ n’est pas intégrable au sens de Riemann, car la fonction devient non bornée en $0$. Son intégrale diverge (c’est un cas classique d’intégrale impropre divergente).

4.4 Fonctions à discontinuités denses

Exemple : La fonction de Dirichlet, définie par $f(x) = \begin{cases} 1 & \text{si } x$ est rationnel \\ 0 & \text{si } x$ est irrationnel \end{cases}$ sur $[0,1]$, n’est pas intégrable selon Riemann, car son ensemble de discontinuités (l’ensemble des réels) n’est pas de mesure nulle.

5. Liens avec d’autres méthodes et approfondissements

6. Contextes particuliers : intégrabilité sur des intervalles non bornés et semi-convergentes

Pour des fonctions définies sur des intervalles non bornés ou admettant des singularités en bout d’intervalle, le concept d’intégrale impropre intervient. Dans ce cas, la notion d’intégrabilité doit être adaptée.

7. Syntaxe et notations

On emploie fréquemment les fonctions de référence pour vérifier l’intégrabilité, tout comme des développements limités afin d’étudier la convergence des intégrales dans des cas limites.

Un point essentiel en CPGE : l’intégrabilité s’obtient parfois par l’examen de la convergence absolue, ou en plaçant l’étude au sein de l’espace $L^1$. Cela permet d’exploiter l’ensemble des propriétés des intégrales en vue des applications analytiques ou probabilistes futures.

Conclusion

Définir une fonction intégrable revient à vérifier un ensemble précis de conditions (continuité, continuité par morceaux, nature des discontinuités, comportements aux bornes). Cette étape préalable au calcul effectif de l’intégrale conditionne toute la suite de l’analyse : justifier l’intégrabilité prépare à utiliser les outils avancés du calcul intégral. Pour progresser, il est conseillé de travailler sur de nombreux exemples et de se référer aux articles dédiés pour chaque catégorie de fonctions et chaque méthode d’intégration.

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