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Définition et propriétés des fonctions continues par morceaux sur un intervalle

11 juillet 2025 · Prépa Booster

Définition et propriétés des fonctions continues par morceaux sur un intervalle

La notion de fonction continue par morceaux est un pilier incontournable de l’analyse en CPGE scientifique et plus généralement, de tout cursus impliquant une étude approfondie de l’intégration et des propriétés des fonctions sur un intervalle. Cet article détaille de manière exhaustive la définition, les propriétés, les fondements théoriques ainsi que de nombreux exemples concernant les fonctions continues par morceaux. Ce sujet trouve de multiples applications, notamment dans le calcul intégral, l’étude des fonctions en escalier, l’application du théorème fondamental de l’intégration et l’analyse des intégrales généralisées.

Pour aller plus loin sur des exemples précis, n’hésitez pas à consulter notre article dédié : fonctions continues par morceaux : définition & exemples.

Contexte historique de l’étude des fonctions continues par morceaux

L’apparition de la notion de fonction continue par morceaux trouve ses origines au XIXe siècle. Lorsque Cauchy, puis Riemann, ont entrepris de formaliser l’intégrale, ils se sont rapidement confrontés à la nécessité d’intégrer des fonctions pouvant présenter des discontinuités sur un intervalle. Le développement de la théorie des intégrales et l’avènement des sommes de Riemann ont ainsi imposé de spécifier précisément les types de discontinuités que les fonctions intégrées pouvaient admettre. C’est ainsi qu’est née la classe des fonctions continues par morceaux, suffisamment vaste pour inclure les fonctions d’usage scientifique courant, mais suffisamment restreinte pour garantir l’existence de l’intégrale de Riemann.

Définition rigoureuse d’une fonction continue par morceaux sur un intervalle

Définition :

Soit I = [a,b] un intervalle fermé de .
On dit qu’une fonction f : I → ℝ est continue par morceaux sur I s’il existe un entier n ≥ 1 et une subdivision a = x0 < x1 < … < xn = b telle que :

  • Pour tout k ∈ {0, …, n-1}, la restriction de f à ]xk, xk+1[ est continue sur l’intervalle ouvert correspondant.
  • Pour tout k ∈ {1, …, n-1}, les limites k- = limx→xk f(x) et k+ = limx→xk+ f(x) existent et sont finies.

Une telle subdivision est appelée subdivision de continuité de f.

Cette définition implique que, mis à part un nombre fini de points (les points de subdivision), la fonction est partout continue sur I. Elle peut donc présenter un nombre fini de discontinuités « franches » (discontinuités de première espèce).

Fondements théoriques

L’étude des fonctions continues par morceaux repose sur la nécessité d’étendre les propriétés de l’intégrale aux fonctions non continues partout. Leur structure permet de généraliser de nombreux résultats valables pour les fonctions continues, mais aussi d’introduire des méthodes spécifiques pour leur intégration, comme détaillé dans l’article intégrer une fonction continue par morceaux : méthode. Elles sont un outil central pour garantir l’existence de l’intégrale de Riemann, l’application du théorème fondamental de l’intégration et pour établir de nombreuses inégalités importantes telles que l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour les intégrales.

Caractéristiques essentielles des fonctions continues par morceaux

  • Nombre fini de discontinuités : Une fonction continue par morceaux sur [a,b] ne peut posséder qu’un nombre fini de points où elle n’est pas continue.
  • Discontinuités de première espèce uniquement : En chaque point de discontinuité, il existe deux limites finies à gauche et à droite, mais elles peuvent ne pas être égales (la fonction peut présenter des sauts).
  • Existence de l’intégrale de Riemann : Toute fonction continue par morceaux sur un intervalle [a,b] est intégrable au sens de Riemann sur cet intervalle.
  • Stabilité par opérations usuelles : Somme, produit ou combinaison linéaire de fonctions continues par morceaux le sont également.

Pour explorer les propriétés avancées et démonstrations détaillées, lisez fonctions continues par morceaux sur un intervalle : propriétés.

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Exemples variés de fonctions continues par morceaux

  • Fonction en escalier :

    • Définie sur [0,3] par :
      • f(x) = 1 si 0 < x ≤ 1
      • f(x) = 2 si 1 < x ≤ 2
      • f(x) = 3 si 2 < x < 3

      Cette fonction admet une discontinuité de saut en x = 1 et x = 2, mais reste continue par morceaux. Elle est appelée fonction en escalier.

  • Fonction valeur absolue :

    • Définie sur par f(x) = |x|.
    • Continue partout, donc à fortiori continue par morceaux.
  • Fonction définie par morceaux, avec saut :
    f(x) =

    • x si x < 0
    • 2x si x ≥ 0
    • f n’est pas continue en x = 0 mais admet à gauche et à droite des limites finies, donc f est continue par morceaux sur tout intervalle contenant 0.
  • Fonction discontinue en un point d’accumulation :

    • La fonction définie par f(x) = sin(1/x) sur ]0,1] et f(0) = 0 n’est pas continue par morceaux sur [0,1] car la discontinuité en 0 n’est pas de première espèce.

Pour découvrir d’autres exemples à manipuler, voir définition & exemples.

Intégration des fonctions continues par morceaux

L’intérêt majeur des fonctions continues par morceaux réside dans la possibilité de les intégrer facilement. Leur étude est centrale dans la résolution d’intégrales, la détermination de primitives, et dans l’utilisation de diverses techniques d’intégration comme l’intégration par parties, ou le changement de variable.

Théorème :

Toute fonction continue par morceaux sur un intervalle [a,b] admet une primitive continue par morceaux sur [a,b].
En particulier, l’intégrale de f sur [a,b] existe.

Les propriétés suivantes facilitent grandement le calcul intégral :

  • L’intégrale d’une fonction continue par morceaux se décompose en somme sur chaque intervalle de continuité :


    ab f(x) dx = ∑k=0n-1xkxk+1 f(x) dx
  • On peut appliquer la relation de Chasles pour la linéarité de l’intégrale.
  • Les principales propriétés de linéarité, positivité et bornitude de l’intégrale restent valables.

Pour une méthode détaillée d’intégration de ces fonctions et des exemples pas-à-pas, consulter : intégrer une fonction continue par morceaux.

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Applications et liens avec d’autres notions d’analyse

Point de vigilance : discontinuité de première et de seconde espèce

Les fonctions continues par morceaux n’admettent que des discontinuités de première espèce (ou simples), c’est-à-dire des points où les limites à gauche et à droite existent et sont finies. Une fonction possédant une discontinuité de seconde espèce (limite infinie ou inexistante à gauche ou à droite) ne sera pas continue par morceaux.

Exemple :

La fonction f définie sur [0,1] par f(x) = 1/x pour x>0 et f(0)=0 n’est pas continue par morceaux sur [0,1], car la limite de f en 0 à droite est infinie.

Résumé : l’utilité fondamentale des fonctions continues par morceaux

Pour aller plus loin sur l’intégration des fonctions continues par morceaux :
techniques détaillées et exemples.

Pour comprendre la différence avec les fonctions en escalier :
fonction en escalier : comment la reconnaître.

Récapitulatif : à retenir

  • Une fonction continue par morceaux sur un intervalle fermé admet un nombre fini de points de discontinuité, tous de première espèce : toutes les limites à gauche et à droite existent et sont finies.
  • Elle est toujours intégrable au sens de Riemann sur cet intervalle.
  • Ce concept joue un rôle structurant dans la théorie de l’intégration, l’approximation des fonctions et la résolution des problèmes d’intégration de fonctions non usuelles.

Pour approfondir : liens vers d’autres ressources du site

Enfin, découvrez notre guide sur les notations de Landau et intégrales pour maîtriser l’ensemble des notations usuelles en CPGE scientifique.

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