Questions du sujet
1. Donner la définition du nombre de Reynolds, $\mathcal{R}_{\mathrm{e}}$, associé à un écoulement de vitesse typique $v$, de dimension typique $L$, de masse volumique $\rho$ et de viscosité $\eta$. Préciser le rapport de deux termes de l’équation de Navier-Stokes (1) qu’il estime. Interpréter physiquement chacun de ces deux termes.
2. En se plaçant dans le plan $\mathscr{P}=\left(O, \vec{e}_{x}, \vec{e}_{z}\right)$, représenter qualitativement quelques lignes de courant du fluide autour de la boule pour les deux situations, $\mathcal{R}_{\mathrm{e}}$ très grand (préciser) et $\mathcal{R}_{\mathrm{e}}$ assez faible, et décrire dans chaque cas l’écoulement autour de la boule solide. Pour $\mathcal{R}_{\mathrm{e}} \ll 1$, on précisera sur le schéma le vecteur vitesse $\vec{v}(M)$ d’une particule de fluide localisée en un point $M \in \mathscr{P}$ voisin de la boule. Représenter aussi la distance $r$, l’angle $\theta$ et les vecteurs de base locaux $\vec{e}_{r}$ et $\vec{e}_{\theta}$ correspondants.
3. Pour des nombres de Reynolds supérieur à 1000, comment la force de traînée subie par une boule solide est-elle reliée à la vitesse de l’écoulement ? Pour évaluer la force de traînée, $\vec{F}=F_{z} \vec{e}_{z}$, subie par un solide se déplaçant à la vitesse $\vec{v}=v \vec{e}_{z}$ dans un fluide au repos, on introduit le coefficient de traînée $C_{z}$ défini par :
$$
C_{z}=\frac{\left|F_{z}\right|}{\frac{1}{2} \rho v^{2} S}
$$
où $S$ est la surface projetée du solide dans un plan perpendiculaire à la direction de son déplacement.
4. Déterminer l’expression du coefficient de traînée $C_{z}$ en fonction du nombre de Reynolds $\mathcal{R}_{\mathrm{e}}$.
5. Donner l’équation de Navier-Stokes simplifiée, correspondant au régime de l’écoulement considéré et vérifiée par le champ de vitesse du fluide $\vec{v}$ en un point $M$ situé à l’extérieur de la boule.}
6. Montrer que ce champ de vitesse vérifie bien la condition de non-glissement à la surface de la boule. Montrer qu’il vérifie également la condition aux limites loin de la boule.
7. Montrer que $\overrightarrow{\operatorname{rot}} \vec{v}=-\alpha \frac{v_{0} a \sin \theta}{r^{2}} \vec{e}_{\phi}$ expression dans laquelle on précisera la valeur de la constante positive $\alpha \in \mathbb{Q}$.
8. En déduire que la pression autour de la boule s’écrit sous la forme $P(M)=P_{\infty}-\beta \frac{\cos \theta}{r^{2}}$ dans laquelle on précisera l’expression de $\beta$ en fonction de $\eta, a$ et $v_{0}$.
9. Déterminer la résultante des forces de pression, notée $\vec{F}_{\mathrm{p}}$, sur la boule.
10. Déterminer la résultante des forces de cisaillement, notée $\vec{F}_{c}$, exercée par le fluide sur toute la boule.}
11. Déduire des deux résultats précédents la force de traînée exercée par le fluide sur la boule.
12. Déterminer, en fonction de $u_{i}$ et $\sigma$, la vitesse moyenne $u_{r}$ après collision avec la paroi. En déduire la vitesse de glissement $u_{g}$ des molécules de cette couche pendant la durée $\tau$.
13. Exprimer, en fonction de $u_{g}$, $\ell$ et $\left.\frac{\partial u}{\partial z}\right|_{z=0}$, la vitesse $u_{i}=u(\ell)$ comme un développement de Taylor au premier ordre de $u(z)$ au voisinage de la paroi. En utilisant la condition aux limites (2) de Maxwell-Navier pour $v_{t}=u_{g}$, exprimer la longueur d’extrapolation $b$ (aussi appelée longueur de glissement) en fonction de $\ell$ et $\sigma$.
14. Déterminer l’équation différentielle vérifiée par le champ de vitesse du fluide $u(z)$.
15. Déterminer dans ces conditions l’expression du champ de vitesse $u_{n g}(z)$ en fonction de $G$, $h$, et $\eta$. Déterminer le débit volumique $Q_{n g}$ en fonction de $G, h, w$ et $\eta$.}
16. Déterminer le champ de vitesse dans le fluide, $u_{g}(z)$, en fonction de $G, h, b$ et $\eta$. Exprimer le débit volumique $Q_{g}$ en fonction de $Q_{n g}$ et du taux de confinement $\xi=b / h$ du fluide. Commenter.
17. Déterminer l’expression de $\delta v$ en fonction de $T, M_{\mathrm{a}}, \mathcal{N}_{\mathrm{A}}$ et $k_{\mathrm{B}}$. Calculer sa valeur numérique dans des conditions usuelles.
18. Déterminer, en fonction des données, la variation de quantité de mouvement $\mathrm{d} \vec{P}_{\mathrm{A}}$ de la tranche A pendant la durée $\Delta t=\tau$, à travers la surface $S$.
19. Déterminer réciproquement la variation de quantité de mouvement $\mathrm{d} \vec{P}_{\mathrm{B}}$ de la tranche B pendant la même durée à travers la surface $S$. En déduire la force exercée par la tranche B (resp. A) sur la tranche A (resp. B) pendant $\Delta t$ à travers la surface $S$. On interprétera physiquement les deux termes (tangentiel et normal) présents dans ces forces.
20. En écrivant un développement limité à l’ordre 1 pour $u(z \pm \ell)$, déterminer la viscosité dynamique $\eta$ du fluide en fonction de la masse $m$ des molécules qui le compose, de leur densité particulaire $n$, de $\ell$ et de $\delta v$. Calculer la viscosité de l’air sachant que dans les conditions usuelles, $\ell \simeq 60 \mathrm{~nm}$ et $\delta v \simeq 500 \mathrm{~m} \cdot \mathrm{~s}^{-1}$. L’ordre de grandeur vous paraît-il correct ?}
21. Rappeler le lien entre $n, \ell$ et le diamètre $d$ des molécules du gaz. En déduire que dans le cadre de ce modèle, la viscosité est indépendante de la pression du gaz. Commenter ce résultat. Donner la dépendance de la viscosité du gaz en fonction de la température.
22. Des mesures de la viscosité de l’air, à différentes températures (élevées), ont donné la figure 5 ci-dessous. La dépendance en température du modèle précédent vous paraît-elle conforme à l’expérience ? On justifiera sa réponse.}
FAQ
Le nombre de Reynolds te permet de caractériser rapidement le régime d’un écoulement, en distinguant les régimes laminaire et turbulent. Il met directement en rapport les effets inertiels et visqueux du fluide autour d’un objet ou dans une conduite. Comprendre ce nombre, c’est la base pour anticiper les comportements physiques d’un fluide, déterminer le type de modélisation à appliquer et prévoir la traînée subie par un objet. Pour aller plus loin sur ces notions et accéder à des corrigés détaillés, pense à débloquer les corrigés sur Prépa Booster.
La condition de non-glissement traduit le fait que, à l’interface fluide-solide, la vitesse du fluide est identique à celle du solide : pas de glissement entre les deux ! Cela vient du caractère visqueux du fluide, et c’est fondamental pour établir le champ de vitesse aux abords des parois, dans la résolution des équations de Navier-Stokes et dans le calcul de la traînée. Pour les subtilités liées au glissement partiel (Maxwell-Navier, effets de taille nanométrique, etc.), consulte les corrigés Prépa Booster.
La force de traînée varie fortement selon le régime. Pour des Reynolds très faibles (écoulement dit de Stokes), la traînée est proportionnelle à la vitesse. Pour des Reynolds intermédiaires à forts (écoulement turbulent), elle devient proportionnelle au carré de la vitesse. Savoir manipuler ces formules, comprendre l’origine du coefficient de traînée et l’influence des différents termes, c’est une compétence indispensable pour performer dans les épreuves de physique du concours Mines-Ponts.
La viscosité dynamique, symbolisée par η, mesure la capacité d’un fluide à résister à la déformation. Pour un gaz, la viscosité dépend principalement de la température et du libre parcours moyen des molécules, mais de manière surprenante, elle est presque indépendante de la pression dans le modèle cinétique des gaz rares. Le modèle explique aussi le lien avec le diamètre moléculaire et permet d’estimer des valeurs numériques courantes.
Les équations de Navier-Stokes expressent la conservation de la quantité de mouvement dans les fluides et décrivent comment la vitesse évolue en chaque point. Elles intègrent la viscosité, la pression, les forces extérieures et l’inertie : leur analyse, même simplifiée, ouvre la porte à la compréhension des régimes laminaire, transitionnel et turbulent. Une grande partie des problématiques de fluides en concours se ramènent à des formes spécifiques de ces équations.
Maitriser la mécanique des fluides, c’est savoir jongler entre modélisations microscopique et macroscopique, justifier les conditions aux limites, évaluer des ordres de grandeur, et manipuler sans faute le nombre de Reynolds, les coefficients de traînée ou la notion de viscosité. Mais il faut aussi être capable de relier rapidement les résultats à l’interprétation physique et historique des modèles. Pour t’entraîner efficacement sur ce sujet, débloque les corrigés sur Prépa Booster : tu auras sous la main des corrigés rédigés par des spécialistes des concours.
Le glissement des molécules à l’interface modifie radicalement le débit et la répartition des vitesses, surtout quand l’échelle de confinement approche le libre parcours moyen du fluide (cas des micro- et nano-canaux). Bien comprendre la notion de longueur de glissement ou longueur d’extrapolation permet d’expliquer les limites de validité des modèles macroscopiques traditionnels et justifie l’usage de conditions aux limites généralisées, indispensable pour plusieurs passages des Mines-Ponts.
Pour progresser, commence par lire attentivement l’énoncé et formule tes propres idées avant d’aller voir le corrigé détaillé. Utilise les exercices corrigés pour varier les méthodes et identifier les raisonnements attendus au concours. Enfin, exploite le dashboard personnalisé pour repérer tes axes d’amélioration, cibler les notions mal maîtrisées et programmer des révisions efficaces. Au fil des sujets, tu vas décupler tes points le jour J !